D’autres politiques économiques sont possibles

Adhérer

Jonathan Marie, membre du collectif d’animation des Économistes atterrés explique pourquoi la mesure macroéconomique phare du prochain président argentin serait catastrophique si elle était mise en oeuvre. Le texte revient sur les leçons oubliées de la crise économique argentine de 2001, et envisage les conséquences d’une dollarisation officielle sur les inégalités ou les enjeux environnementaux.

Les électeurs ont donc désigné dimanche 19 novembre 2023 Javier Milei comme président de la nation argentine.

Bien des propositions faites par le futur président pendant la campagne sont absolument effrayantes (abrogation du droit à l’avortement ; libéralisation de la vente d’organes ; suppression de ministères comme ceux de de l’éducation, de l’environnement ou de la culture ; suppression de toute législation sur les armes… ).

Sur le plan macroéconomique, sa mesure phare, la dollarisation intégrale de l’économie, l’est tout autant. Cela signifie que la monnaie argentine, le peso, serait supprimée et que la monnaie officielle deviendrait le dollar états-unien[1].

Ce court article explique pourquoi cette mesure, si elle était mise en œuvre, serait catastrophique.

Javier Milei fait régulièrement référence à un ancien président argentin, Carlos Menem, allant jusqu’à arborer les mêmes rouflaquettes pour attester d’une filiation symbolique. Carlos Menem fut élu en 1989, en pleine crise économique et hyperinflationniste. L’hyperinflation, ce n’est pas simplement une inflation très élevée[2] ; c’est l’abandon d’une monnaie par ses utilisateurs pour compter et payer, au profit d’une devise étrangère. Les prix exprimés dans la monnaie rejetée ne signifient alors plus rien, beaucoup de transactions sont empêchées et l’économie est étouffée. Carlos Menem, en 1991, avait par la loi acté le rôle du dollar états-unien dans l’économie argentine et modifié très profondément le régime monétaire argentin.

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