D’autres politiques économiques sont possibles

Adhérer

Le monde capitaliste connaît sa plus grande crise depuis les années 1930. Le néolibéralisme, le régime de politique économique (finance libéralisée, mondialisation commerciale, austérité salariale, etc..) qui s’est progressivement imposé à partir de la fin des années 1970 et du début des années 1980, est clairement responsable de la déflagration ouverte en 2007. Pourtant, depuis 2010, en Europe tout particulièrement, les néolibéraux réussissent un véritable tour de force : ils prennent prétexte de l’une des conséquences directes de la crise de leur modèle, le gonflement des déficits et dettes publics, pour imposer une fuite en avant vers davantage d'austérité. Au lieu de prendre les déficits publics pour ce qu’ils sont – une conséquence de la crise – ils les présentent comme la cause de tous les maux. A la façon du funeste médecin de Molière, ils préconisent la saignée : l’austérité généralisée. Cette austérité tant budgétaire que salariale a déjà plongé la zone euro dans la récession et menace d’y entraîner le monde. La récession n’engendre pas seulement contraction du pouvoir d’achat, explosion du chômage et de la pauvreté. Elle entraîne simultanément une chute des recettes fiscales, de sorte que les déficits et la dette publics eux-mêmes ne se réduisent pas, ce qui est « gagné » d’un côté (par la réduction des dépenses) étant perdu de l’autre (par la chute des recettes). Qu’importe : puisqu’ils ne se réduisent pas, il conviendrait d’aller encore plus loin dans la saignée. Le résultat de cette politique est accablant : après la grande récession de 2008-2009, puis deux années de reprise poussive, l’Europe replonge dans une nouvelle récession. Faut-il donc poursuivre et même durcir cette politique alors que de toute évidence elle ne fonctionne pas, même pour réduire les déficits ? C’est ce que préconise le nouveau rapport de la Cour des comptes paru en juillet 2012. La présente note se propose de contredire l’argumentation de la Cour en pointant ses impasses néolibérales. En premier lieu, il convient d’insister sur quelques points de méthode.

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