D’autres politiques économiques sont possibles

Adhérer

La réponse des gouvernements européens à la crise européenne actuelle n’est qu’une fuite en avant portée par les logiques qui nous ont conduits dans l’impasse. Pour répondre à la crise, la Commission européenne exhorte les pays à engager des réformes du marché du travail. Pourtant, l’Europe n’a pas de compétences directes en matière d’emploi. Nous verrons comment ont évolué les relations entre les politiques de l’emploi et l’Europe. En particulier, l’évolution de l’analyse du chômage qui irrigue les orientations de l’Europe et sa conception de la modernisation de la protection sociale. Pour la Commission, une protection sociale « moderne » doit outiller les individus afin qu’ils puissent accéder au marché et en particulier au marché du travail. C’est le sens des politiques actives de l’emploi et plus généralement des politiques sociales. Il s’agit d’une définition bien particulière des politiques sociales. L’adjectif « social » s’applique à tout instrument permettant l’accès rapide au marché du travail. Il s’oppose à la définition du sens commun issu de l’expérience social-démocrate qui lui attribue une fonction de satisfaction d’une série de besoins sociaux et de redistribution.

Dans cette note, nous montrons que sous l’illusion d’une cohabitation entre la concurrence sur le marché unique et les politiques sociales et d’emploi se cache une réelle soumission du   premier sur le deuxième terme. Dans cette opposition, le rôle social des politiques de l’emploi est de plus en plus réduit à sa portion congrue. Ces politiques sont pensées comme des instruments d’une plus grande concurrence entre travailleurs. Elles insistent de plus en plus sur la flexibilité de l’emploi et des salaires. Cette tendance s’accélère en temps de crise. La réforme du marché du travail devient la promesse d’une plus forte croissance, future condition nécessaire du remboursement des dettes. 

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