D’autres politiques économiques sont possibles

Adhérer

En 2016, Jean Tirole, prix Nobel d’économie, publie Économie du bien commun, un ouvrage vite porté aux nues par la critique. Pourtant cet ouvrage, à commencer par son titre même ne laisse pas d’interroger et de susciter critiques et étonnements. En effet ce qui est désigné par l’auteur comme l’« économie du bien commun » n’est en fait rien d’autre que son ancienne théorie des incitations et de la réglementation, à peine remise au gout du jour.

Les propositions de Tirole sont si éloignées de celles qui, à partir des travaux d’Elinor Ostrom – prix Nobel d’économie 2009 – constituent aujourd’hui l’approche par les Communs, qu’il m’a paru nécessaire ici, pour la clarté des choses et couper court au risque de confusion, de procéder à quelques mises au point.

En confrontant les deux approches, tant sur le plan de la théorie qu’à propos de ce bien commun essentiel qu’est le climat, les différences apparaissent dans toute leur ampleur. Alors que la proposition centrale de Tirole pour lutter contre le changement climatique consiste à promouvoir un marché des droits à polluer, la proposition d’Ostrom, vise au contraire, à faire obstacle aux ajustements de marché à partir d’une gouvernance qu’elle qualifie de « polycentrique », dont la Convention Citoyenne pour le Climat fournit une bonne illustration.

Ces deux conclusions opposées le disent assez : en aucune manière une théorie du bien commun, plus vivante et nécessaire que jamais, ne saurait être ramenée à ce à quoi on a prétendu la réduire.

Le bien commun, le climat et le marché

Le bien commun, le climat et le marché

Réponse à Jean Tirole

Parution le 25/08/2021