D’autres politiques économiques sont possibles

Adhérer

En réponse au pamphlet de MM. Pierre Cahuc et André Zylberberg sur le "négationnisme économique", les Économistes atterrés et l'Afep (Association française d'économie politique) publient ce vendredi 3 mars un ouvrage collectif intitulé Misère du scientisme en économie. L'ouvrage démonte méthodiquement l'argumentation des pamphlétaires, tant sur l'économie comme science expérimentale que sur le supposé échec du passage aux 35 heures. Au moment où la réduction du temps de travail revient dans le débat public, une confrontation rigoureuse sur ces questions est nécessaire. Les auteurs réitèrent la demande adressée jusqu’ici sans succès à l’Insee et à la Dares d’organiser une "conférence de consensus".

Le pluralisme en économie est-il "l'antichambre de l'obscurantisme" (J. Tirole) ? Les économistes hétérodoxes sont-ils des "charlatans" ou des "négationnistes" (P. Cahuc et A. Zylberberg) ? La violence des attaques des économistes dominants contre les courants critiques en économie est à la mesure de leur désarroi face à l'inquiétante évolution du monde.

À l’opposé de nos détracteurs nous soutenons qu’en économie, comme dans les autres disciplines, le pluralisme est la condition d'une science vivante. Ce n'est qu'en multipliant les hypothèses et les méthodes, en confrontant leurs fondements et leurs résultats, en alimentant ainsi le débat contradictoire, qu'on peut avancer dans la compréhension de la réalité sociale. 

C’est ainsi que dans Misère du scientisme en économie, nous montrons que les prétentions de MM. Cahuc et Zylberberg à détenir le monopole de la science sont surtout révélatrices de leur méconnaissance de l’épistémologie. Nous montrons aussi combien leur jugement catégorique sur l'effet désastreux des 35 heures est dénué de fondement scientifique. 

À cet égard, il est inexplicable que l'Insee et la Dares n'aient pas répondu à notre demande d'organisation d'une "Conférence de consensus sur les 35 heures" où les auteurs de travaux sur le sujet – à quelque école ou courant qu’ils se rattachent – auraient pu confronter publiquement leurs méthodes et leurs conclusions. Qui a peur de la confrontation et du débat scientifique ouvert? Certainement pas nous: nous maintenons notre demande et attendons une réponse motivée des institutions, dont l’une des missions est d’alimenter le débat public en économie.

Téléchargez les PDF des courriers adressés à la Dares et à l'Insee le 11 octobre 2016 et le 18 novembre 2016 ci-dessous.

Retrouvez l'ouvrage Misère du scientisme en économie sur le site de l'éditeur.