D’autres politiques économiques sont possibles

Adhérer

Dette publique, quelle dette?
Le collectif citoyen contre les dettes publiques illégitimes accueillait hier soir, à Anglet, Dominique Plihon, professeur d'économie financière à Paris XII, président du conseil scientifique d'Attac France et membre du collectif des « économistes atterrés ».
L'ambition du professeur d'économie : « remettre en cause le discours que l'on entend sur la dette ». Et l'enseignant d'entrer dans le vif du sujet en déclarant que la dette « peut être utile » et surtout, qu'elle n'est pas nouvelle même si elle explose en 2011 et représente 90 % du PIB»
Le problème de la fiscalité
Pour le professeur Plihon, le problème « n'est pas la dépense » mais la fiscalité. » Appuyant son argumentaire sur les derniers rapports de la Cour des comptes, il pointe « l'évasion fiscale, mais aussi les niches fiscales ». Et plus particulièrement les entreprises du CAC 40 « dont le taux effectif de fiscalité ne représente que 8 % quand les autres entreprises sont imposées à 33 %»
L'économiste dénonce par ailleurs les niches fiscales « au nombre de 400 ». « Toujours selon la Cour des comptes, explique-t-il, le manque à gagner dans les caisses de l'État est évalué entre 60 et 100 milliards»
En exemple, il cite les « aides faites aux ménages qui emploient à domicile. Il n'est pas prouvé que ces emplois ont explosé, alors que ces aides concernent des ménages qui n'en ont pas forcément besoin. » Contre la politique d'économie « dictée par les marchés qui ne voient que par la baisse des dépenses », Dominique Plihon a défendu hier soir à Anglet l'idée d'une réforme de l'impôt « aujourd'hui injuste et inefficace»
Enfin, le professeur d'économie membre d'Attac a opposé la « bonne dette », « celle de l'État qui investit », à la « mauvaise dette », « due à l'évasion et aux niches fiscales ». Un débat qui risque d'animer une partie de l'actuelle campagne à l'élection présidentielle.