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POUR LA REVALORISATION DU SMIC En France, comme dans la plupart des pays développés, les luttes syndicales ont permis la mise en place d’un salaire minimum. Celui-ci valorise le travail en lui donnant un prix plancher ; il contribue à assurer un niveau de vie minimal à tous les salariés et à leur famille ; il limite la concurrence des entreprises par les bas salaires ; il décourage l’emploi de travailleurs détachés sous-rémunérés.Avec la législation actuelle, le SMIC protège le pouvoir d’achat des salariés à bas salaires. Ainsi, depuis janvier 2021, l’inflation a été de 12,5%, le SMIC a augmenté de 12,4%, soit un maintien de son pouvoir d’achat, alors que celui du salaire moyen a baissé de 2,5%. Au premier janvier 2023, la hausse du SMIC a concerné 17,3% des salariés du privé. Le SMIC a dépassé les minimums conventionnels dans de nombreuses branches où la négociation salariale a pris en retard sur l’inflation. Supprimer la revalorisation automatique du SMIC, la faire dépendre des négociations de branches, comme le préconise le groupe d’experts désignés par le gouvernement, entrainerait une dégradation progressive du pouvoir d’achat des plus bas salaires. Renvoyer la hausse des salaires minimums aux négociations de branche aboutirait à creuser les écarts entre les branches et à augmenter les inégalités salariales.Au contraire, le rôle protecteur du SMIC doit être étendu en luttant contre le pseudo auto-entreprenariat, contre le travail à temps partiel contraint, contre la rémunération à la tâche, en imposant la prise en compte des temps de transport pour les emplois à temps fractionné. Le patronat veut généraliser les emplois précaires et mal payés, que les travailleurs répugnent à prendre. Le gouvernement veut les y contraindre en réduisant leurs droits aux prestations chômage. Au contraire, l’objectif doit être de rendre ces emplois plus attractifs. La qualification des emplois du lien ou de services à la personne, souvent remplis par des femmes, doit être reconnue par des salaires au-dessus du SMIC. Toutes les entreprises doivent prévoir une évolution des emplois et des rémunérations des travailleurs au SMIC. Le mode de revalorisation du SMIC doit être étendu aux minimas sociaux et aux prestations familiales. Au niveau européen, la France doit proposer que chaque pays fixe son salaire minimum au 2/3 du salaire médian.Le SMIC horaire est actuellement à 11,65 euros (1400 euros par mois). Sans coup de pouce, Il devrait augmenter de 2,2 % en Juillet 2024 pour se situer à 11,90 euros (1430 euros par mois). Un SMIC à 1600 euros par mois (13,31 euros par mois) supposerait donc une hausse de 11,9%. Le salaire minimum horaire est à 12,41 euros en Allemagne depuis le 1er janvier 2024 (6,5% au dessus du SMIC français). Le salaire minimum est de 11,44 livres sterling de l'heure (13,34 euros) à la mi-2024 au Royaume-Uni. Le SMIC à 1600 euros ne ferait donc que rattraper le niveau britannique.Les travailleuses et travailleurs au SMIC sont dans leur immense majorité dans des secteurs abrités de la concurrence étrangère (services à la personne, HCR, ..). La hausse du SMIC n’aura donc pas d’effet direct sur la compétitivité extérieure. Les smicards sont souvent dans des entreprises de sous-traitance de grandes entreprises qui devront accepter des hausses de tarifs ; les entreprises de services devront augmenter leurs prix. Ce sera une nécessaire modification des prix relatifs, qui ex post devra se traduire par une certaine baisse des marges des grandes entreprises. Mais pour beaucoup d’entreprises, l’extension des exonérations de cotisations sociales compensera la hausse du SMIC (voir l’article de Pierre Concialdi, Augmenter le SMIC : quel impact sur les coûts salariaux, IRES). Dans d'autres, le développement de la production induite par la hausse du SMIC et des prestations sociales compensera en grande partie l'effet de la hausse du SMIC sur leur situation financière.La crise sanitaire a montré l’importance des « premiers de corvée ». Les rémunérations doivent mieux refléter l’utilité sociale des métiers. Une hausse importante du SMIC est possible ; elle suppose une remise en cause du partage de la valeur ajoutée : baisse des plus hauts salaires, diminution des dividendes, réduction des emplois improductifs trop bien payés. La baisse du niveau de vie des classes supérieures est justifiée dans l’objectif d’une société sobre, solidaire, compatible avec les objectifs écologiques. HHenri Sterdyniak ... Voir plusVoir moins
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A propos de l’effet Laffer. Selon Nicolas Doze, taxer les hauts revenus ne rapporterait rien, car ceux-ci échapperaient à l'impôt en travaillant moins. Il ne voit pas qu'il est souhaitable que certains impôts rapportent peu. Ainsi, le but de la taxation du tabac, c'est de réduire cette addiction, pas de rapporter de l'argent. Le but de la taxation des transactions financières, c’est de réduire la spéculation, pas de rapporter de l’argent. Le but de la taxation de l’émission des gaz à effet de serre, c’est de protéger le climat, pas de rapporter de l’argent. Le but de la taxation des revenus indécents, c’est de réduire les salaires exorbitants, les dividendes et les rachats d’actions pour que les profits soient réinvestis en investissements productifs, verts de préférence. C’est de lutter contre les dépenses ostentatoires des plus riches pour passer à une société sobre et solidaire. Henri Sterdyniak ... Voir plusVoir moins
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